« L’eau, la vie, le développement humain » Rapport pays : Sénégal Septembre 2009

de l’Eau Potable et de l’Assainissementqui permet d’unifier dans un seul texte législatif toutes les réformes, et organise le service public de l’eau potable et de l’assainissement collectif en milieu urbain et rural. Le nouveau Code de l'assainissement (en cours de promulgation) fournira l'outil réglementaire spécifique nécessaire au pilotage sectoriel.

Les ressources financières mobilisées jusqu’ici pour le développement de l'accès à l'eau potable et à un assainissement adéquat, bien que substantielles, font apparaître des déficits de financement relativement importants à combler. Le faible niveau de mobilisation de ressources ainsi constaté dans le secteur de l’assainissement rural est la cause principale de la faible progression du taux d'accès des ménages à des ouvrages adéquats d’assainissement ;

Sur les progrès réalisé dans l’hydraulique rurale, l’intervention au coté de l’État d’une pluralité d’acteurs dans le secteur explique en grande partie les réelles avancées sur l’accès obtenues durant cette période probatoire 2005-2009 du PEPAM. Toutefois, le taux d'accès au niveau régional continue de présenter des disparités très marquées au niveau régional et entre les Communautés rurales. Il est noté l’importance de l’accès à l’eau potable par puits non protégé ou par forage à pompage manuel.

Le taux de disponibilité moyen mensuel des forages ruraux motorisés ne cesse de se détériorer année après année (92,2% en 2007 et 90, 3% en 2008). La qualité de l'eau constitue également une préoccupation constante aussi bien pour les populations rurales que pour les promoteurs de projets d’hydraulique villageoise, en raison de la forte teneur en sels et en fluorures de l’eau souterraine largement exploitée par les systèmes d’AEP villageois.

Sur les progrès réalisés dans l’assainissement rural, il est noté un accès physique quasi inexistant notamment en milieu rural. Le taux d'accès a quasiment stagné à son niveau de 2004 compte tenu des fortes contraintes d'exécution, dues notamment à un faible taux de mobilisation financière.

Sur les progrès réalisés dans l’hydraulique urbaine, Le taux d'accès à l'eau potable par branchement privé a été légèrement en avance sur les objectifs intermédiaires de la période 20052008. La qualité de l'eau a été nettement améliorée dans le département de Dakar avec la mise en service de l’usine de KMS2 et les purges régulières du réseau.

Sur les progrès réalisés dans l’assainissement urbain , il est noté une évolution positive du taux d’accès à l'assainissement en milieu urbain entre 2005 et 2007 grâce aux programmes de subvention de l'accès initiés par l’ONAS dans le cadre des opérations d’appui à la réforme dans le sous-secteur, notamment le PAQPUD et les programmes de branchements sociaux.

Sur la perception des usagers sur l’accès à l’eau potable, les principales sources d’approvisionnement en eau demeurent les puits équipés ou non de pompe manuelle. Les usagers sont satisfaits de la continuité du service de l’eau courante, mais aussi de l’accès au service avec des impacts positifs sur leurs ménages. Enfin, le coût du branchement à domicile et la fréquence de la facturation par bimestre sont accessibles. Les principales entraves au progrès dans l’accès à l’eau concernent les capacités financières insuffisantes pour le branchement, et les revenus insuffisants pour honorer les factures, mais également l’absence de réseau dans les quartiers notamment ceux situés à la périphérie de communes, et l’information insuffisante sur les programmes de branchements sociaux.

Sur la perception des usagers sur l’accès à l’assainissement, il est relevé un faible niveau d’information sur les programmes et opportunités existantes. Les latrines traditionnelles prédominent et les principaux modes d’évacuation des eaux ménagères demeurent la rue et la cour. On relève un usage très faible du réseau d’égout. Les principales difficultés sur le plan de l’assainissement qui ressortent des enquêtes auprès des ménages sont : l’absence de collecte poubelle l’inexistence de réseau d’évacuation l’absence de dépôt public et l’absence de fosses avec latrine.

Sur les réformes du secteur et le rôle des acteurs, les progrès vers la réalisation des Objectifs du Millénaire sur l’eau et l’assainissement sont le fait d’interventions diversifiées de la part du gouvernement et des acteurs de la Société civile. La mise en œuvre du Programme eau potable et assainissement du Millénaire (PEPAM) Programme a permis la condensation des besoins en matière d’eau et d’assainissement, la confiance les bailleurs.

Au niveau de l’hydraulique rural, le projet REGEFOR a permis la confirmation du rôle des ASUFOR, le transfert effectif des compétences de l’exploitation aux efforts, l’allègement du budget de fonctionnement de l’état, la confirmation du rôle économique de l’eau (l’eau peut s’autofinancer en terme de charges récurrentes, infrastructures), l’affirmation du leadership local.

L’implication des collectivités locales dans la réalisation des Plan Local d’Hydraulique et d’Assainissement (PLHA) permet de voir l’importance des défis à relever à l’échelle communautaires (non du village), de s’intéresser à un seul interlocuteur pour les partenaires. Les organisations de la société civile et le secteur privés ont fortement contribué à la formation du patrimoine hydraulique du Sénégal. Ces acteurs ont fortement contribué à l’amélioration de l’accès dans les zones sensibles à travers des projets et des solutions techniques prometteuses. Ils ont aussi permis de sensibiliser l’opinion publique et de faire un plaidoyer en faveur d’un accès raisonnable à l’eau potable et à l’assainissement des populations démunies.

Pour améliorer la situation de l’accès à l’eau potable et à l’assainissement les recommandations convergent vers une meilleure coordination des acteurs par la concertation dans le cadre d’entités fédératrices, la capitalisation des efforts de tous pour améliorer les indicateurs de réalisation et d’accès, l’instauration des mécanismes efficaces de partages d’informations et de données, et le renforcement de la synergie des acteurs à travers de coalitions fortes pour régler les problèmes

En ce qui concerne le financement, il est important de mieux coordonner les initiatives et orienter les financements vers les zones classées prioritaires au regard de la situation de l’accès à l’eau potable et à l’assainissement. Des efforts doivent être faits pour rendre plus facile l’acquittement de la contrepartie des bénéficiaires. Enfin, les décisions d’allocation budgétaire doivent être basées sur les priorités identifiées et exprimé lors de revues régionales par les Communautés rurales à travers les Plans Locaux d’Hydraulique et d’Assainissement.

Concernant l’accès à l’eau potable, il est recommandé d’améliorer la qualité des ouvrages en veillant aux coûts qui doivent être abordables également pour les ménages pauvres. Développer des programmes de remise à niveau des installations d’hydraulique rurale couplés à une professionnalisation de l’entretien et de la maintenance ainsi qu’une amélioration de la gestion de l’eau distribuée. Privilégier la réalisation d’adductions d’eau et surtout les orienter prioritairement dans les zones où les taux d’accès par puits modernes sont élevés. Valoriser les eaux de puits (ouvrage protégé, exhaure éolien ou solaire, traitement local de javellisation de l’eau) dans les zones où elle est de bonne qualité.

Pour l’accès à l’assainissement une volonté politique plus affirmée des pouvoirs publics pour le sous-secteur en allouant des ressources conséquentes à la hauteur des défis à relever. Les efforts à faire relèvent d’actions liées à (i) la promotion de l’assainissement semi-collectif dans les centres ruraux chefs lieux de CR et de programmes mixtes AEP / Assainissement, (ii) le développement des outils d’incitations des ménages à répondre à l’offre d’assainissement du PEPAM, (iii) la recherche et la diffusion de solutions techniques compatibles avec le contexte local d’implantation, (iv) le renforcement de l’éducation sanitaire, et (v) le plaidoyer fort et audible de la part de la société civile pour relayer plus efficacement l’expression des besoins des populations en termes d’assainissement.

L’implication des acteurs non étatiques est un maillon important du secteur. C’est pourquoi, il est nécessaire de renforcer la synergie dans les approchées développées par les ONG qui doivent consolider leur organisation en renforçant les principes de bonne gouvernance pour davantage constituer une force de proposition crédible au niveau national et surtout auprès des partenaires internationaux. La coordination régionale pourra être renforcée à travers l’État par la création de plateformes régionales de l’eau et de l’assainissement.

Par rapport à la Réglementation du secteur, il est nécessaire d’opérationnaliser les textes réglementaires en à travers des mesures diverses, dont la plus urgente est l’opérationnalisation de la Loi sur le Service Public de l’eau et de l’Assainissement. Celle i devra être articulée avec les textes de la décentralisation.

Le suivi évaluation du Livre Bleu du Sénégal est une étape importante pour pérenniser les acquis. Il est proposé la mise en place d’un Comité National Livre Bleu (CNLB-Sen) qui regroupera les membres de l’actuel Comité de Pilotage, au besoin élargi à d’autres organisations de la société civile intervenant dans le secteur de l’eau potable et de l’assainissement (ex. ASCOSEN, World Vision, etc.). Dans un souci de facilité le fonctionnement, le CONGAD peut servir d’institution hôte du CNLB-Sen et en assurer le Secrétariat.

Pour suivre les progrès des indicateurs sont proposés relatives à l’accès global, aux zones spécifiques, à la gouvernance et à la durabilité des progrès. Le financement devra être basé sur un programme cohérant comprenant le suivi des indicateurs et des recommandations du Livre Bleu. Il est important de développer un plan de financement jusqu’en 2015 avec un ratio financement interne et Externe.

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